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Once upon a time. Strangers in Paradise.

Lundi 15 août 2011 à 6:14

 Cela fait longtemps que je n'ai rien écrit. Peut-être parce que je n'en avais pas la force, parce que je n'avais pas les mots. Bientôt deux mois que mon père nous a quitté, et je ressens toujours la même peine, le même vide. C'est comme s'il était parti avec une partie de moi-même.. Je me suis confiée à un ami récemment, et ça m'a fait mal d'admettre que je rentre chez moi pour pleurer, et ce à chaque fois que je rentre chez moi. Je suis peut-être tout simplement en train de toucher le fond, mais c'est douloureux de se réveiller chaque matin avec la sensation que l'on a tout perdu, et que la vie n'a désormais plus aucun sens. Mes relations avec mon père ont toujours été compliquées et conflictuelles, mais c'est l'espoir que tout finirait par s'arranger qui me faisait avancer dans la vie, qu'un jour l'un de nous deux aurait le courage d'appeler l'autre pour lui dire qu'il l'aimait bien au-delà de tous les mots. Je n'ai jamais dit à mon père à quel point je pouvais être en colère, ni même à quel point il me manquait, mais surtout à quel point je l'aimais et que je l'aime encore. D'écrire tout ça me fait tellement mal que j'en ai les larmes aux yeux. Je ne pensais pas que j'étais capable d'aimer une personne autant que je l'aime lui, et je ne pensais pas non plus que son départ me dévasterait autant. Je me sens totalement anéantie, je vis à côté de ma vie, j'erre, sans pouvoir le dire, sans pouvoir l'expliquer, parce que rien que d'aborder ne serait-ce que l'idée du sujet me donne envie de partir en courant et de hurler ma peine au monde entier. Mon père a laissé un trou béant dans mon cœur, dans tout ce que je suis.. J'ai fait un rêve étrange il y a quelques semaines. Je suis sûre que c'est à cause de vieux film Harry Potter que je suis allée voir. Mais j'étais devant un cimetière, et un grand barbu faisait renaître les morts. J'étais là à regarder tous ces gens retrouver ceux qu'ils avaient perdu, et une fois toute cette populace partie, il est apparu. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, je me suis précipitée vers lui, les joues recouvertes par mes larmes, « Papa! Papa! ». Je me suis jetée dans ses bras, je lui ai dit combien j'étais désolée, à quel point je l'aimais.. Je me suis réveillée, et j'ai pleuré. Je réalise jour après jour tout ce que je n'aurai pas la chance de vivre avec lui, tout ce qu'il ne verra jamais, tout ce que je ne pourrai jamais lui dire.. Bientôt deux mois, et quand je pense à l'endroit où il se trouve, j'ai envie de tout balancer : lui est dans son cercueil au cimetière près de ses parents, et moi je suis là, et il faut que la vie continue.! Mais bordel, comment la vie peut-elle continuer une fois qu'elle nous a battu à mort.? Il était ma force, ma faiblesse .. Aujourd'hui sans lui, je ne suis plus rien ..

 

«  I try to live without you, everytime I do I feel dead. »

Mercredi 6 juillet 2011 à 19:12

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Peut-être qu'il n'y a pas de mot pour décrire au mieux chaque larme de mon chagrin.
Ces mots n'existent peut-être pas.


A mon père.
4 Octobre 1951 - 22 Juin 2011


P.A.U.S.E
 
- 6 Juillet 2011.

Dimanche 12 juin 2011 à 23:19

Je me retrouve face à cette page blanche, la nouvelle chanson de Snoop Dog dans les oreilles. Mes yeux ne rêvent que de se fermer, mon esprit de vagabonder, et mon cerveau de rêver. Et pourtant, je reste là, sans bouger, laissant les mots se poser les uns après les autres sur cette page. Je ne saurai décrire de façon concrète cette sensation. Il ne suffit parfois que de simples mots, d'inconnus comme de personnes proches, pour vous scotcher un sourire sur le cœur, sans aucune véritable raison, sans aucun véritable but. Juste ce sourire, cet espoir, cette sensation de bien-être indéfinissable. Le feux d'artifice à l'extérieur, allumé pour une quelconque raison que j'ignore, fait vibrer ma cage thoracique. Ces souvenirs de Jo', Papa et moi, face à la Seudre, à regarder le feu du 14 Juillet. La chaleur de l'été. L'ivresse populaire. Des étoiles plein les yeux. Des frissons dans tout le corps. Ce point chaud dans mon être, dans mon cœur. Oui, c'est indéfinissable. Cet indéfinissable souvenir de Lui à jamais tatouée sur mon âme.

- 12 Juin 2011.

Vendredi 10 juin 2011 à 22:24

 Je ne saurais pas vraiment décrire ce que je ressens. Je crois qu'un trop plein d'émotions tue les émotions, ou peut-être que je les ai laissé tomber en route. Non je ne sais pas. Peut-être que c'est une sorte de saturation. Voilà, je sature. Je me démène, depuis longtemps, pour laisser le passé dans le passé, et avancer. Je pensais que je n'aurais jamais besoin de personne, que je me suffirais à moi-même pour tout affronter. Résultat des courses, j'affronte bien tout toute seule, mais je ne me suffit plus. Je me suis éloignée de tout un tas de personnes, j'ai l'impression d'être devenue une étrangère dans leur vie, et ça me fait mal. Parce que je me sens seule, parce que je sais que des épreuves difficiles sont à venir, et que je ne sais vraiment pas vers qui je vais me tourner. Vers du vent, vers rien, vers personne. Tout ça pour quoi ? Tout ça parce que j'ai toujours eu honte de montrer que je n'étais pas aussi forte que je voulais le faire croire, parce que je ne voulais pas qu'on me regarde comme si je sortais de l'ordinaire. Je ne suis qu'une personne banale, qui aspire à une vie tout aussi banale que normale. Je regarde ces personnes qui m'ont tendu la main, continuer à faire leur vie. Et moi je me regarde me refermer un peu plus sur moi-même. Pourquoi je réagis comme ça ? Si seulement je le savais. Je ne vois plus l'intérêt de parler des choses qui me bouleversent, qui m'angoissent .. Comme si ça n'avait plus d'importance. Aujourd'hui, j'ai envie de pleurer, encore & encore, pour que toutes mes angoisses, toutes mes peurs, mes souvenirs, mes cauchemars s'échappent. J'ai peur de chaque jour qui passe. De chaque minute, chaque instant.
[ Je retiens mon souffle. ] Ils m'ont demandé de supporter bien plus que je ne le pouvais .. Encore et encore. Jour après jour. Qu'ont-ils fait de moi ?
- 10 Juin 2011.

Mardi 7 juin 2011 à 20:16

 J'ai toujours su qu'il était malade. Ou du moins, qu'il avait un sérieux problème relationnel avec la boisson. Maman ne m'a jamais caché les risques de cette addiction qu'il a depuis toujours. J'ai toujours pensé que je pourrais tout supporter, puisque j'en supportais déjà pas mal. Et finalement, je ne le supporte pas. Je ne le supporterai pas, je le sais. Quand Maman m'a téléphoné au mois d'Octobre, pour me dire qu'il avait été hospitalisé, quand je l'ai vu un mois après, toujours à l'hôpital, après presque 10 ans sans nouvelle, j'ai su que je ne le supporterai pas. J'ai très peu de bons souvenirs de lui. Parfois, je me dis même que c'est mon imagination qui a crée ces bons souvenirs, pour ne pas perdre pied. Au fond de moi, j'ai toujours espéré qu'on aurait une deuxième chance, que si j'y croyais assez fort, le Ciel, ou je ne sais quoi, nous donnerait cette autre chance. Mais il n'en est rien. Je pensais que s'il sortait de l'hôpital, il y aurait un espoir qu'il guérisse, que les médecins feraient reculer le cancer, et qu'il ouvrirait enfin les yeux. Mais encore une fois, j'ai cru en un faux espoir, par peur d'être à nouveau blessée. Après tout ce que j'ai du endurer, tout ce cauchemar, je n'ai pas le droit à un peu de clémence ?! Samedi, j'ai appris qu'il avait été hospitalisé de nouveau en urgence. Aujourd'hui, qu'il est sous oxygène, qu'il a tout préparé pour ses funérailles.. Suis-je arrivée à ce moment ? Est-il arrivé à la fin de ce Livre ? Est-ce que j'ai réellement espéré en vain pendant ces 16 dernières années ?! J'aimerai arrêter le temps pour ne jamais vivre cet instant. Cet instant où la Vie me prendra une deuxième et dernière fois cet homme qui m'a brisé. Cet homme que j'aime par dessus tout. Cet homme qui a laissé et laissera un énorme vide dans mon cœur, dans tout ce que je suis. Cet homme que j'aimerai jusqu'à la Fin des Temps. Mon père.
- 7 Juin 2011.

Vendredi 3 juin 2011 à 21:05

 Il y a des instants, comme celui-là, où je trouve qu'il n'y a aucun intérêt à dire aux gens qu'on les aime, puisqu'ils finiront tous par partir. Ce n'est toujours qu'une question de temps. A quoi bon dire à une personne qu'on l'apprécie, ni même qu'on l'aime, puisque personne n'est à l'abri d'une déception ? Est-ce réellement nécessaire de mettre son cœur à nu, et prendre le risque de le blesser inutilement ? Mais c'est de sa faute aussi. Je rentre chez moi, j'allume l'ordinateur : fenêtre ''Radio'', et quelle chanson peut-on entendre ? No stress, de L.W., LA chanson de Nathan. On est le 3 Juin, et dans 3 jours, il aurait dû avoir 21 ans .. « Crois-tu réellement que je t'oublie Nathan ? Crois-tu réellement que ton absence ne me pèse pas jour après jour ? Je m'y habitue, il le fallait bien. Mais comment pourrai-je t'oublier ? Tu as scotché un sourire sur mon cœur alors que plus rien n'avait d'importance .. Tu m'as rendu ce que je croyais à jamais perdu. Tu as attrapé ma main alors que je sombrais un peu plus chaque jour, et tu ne l'as plus lâché jusqu'à ce que je sorte de cette torpeur dans laquelle je m'étais moi-même enfermée.. Tu m'as sauvé la vie, et te perdre a été une épreuve difficile à traverser, à surmonter. Je n'ai aucune idée de l'immensité qui nous sépare depuis ton décès, mais il me reste toujours un peu de toi, comme un souvenir indélébile, une trace, quelque part, au fond de moi. Je t'aime. »

- 3 Juin 2011.

Jeudi 2 juin 2011 à 23:35

 J'écoutais Fun Radio, quand une jeune fille de 14 ans a téléphoné .. Son coup de gueule ? Les mecs, qui la traitent de pute quand elle refuse de sortir avec eux. Bon, évidemment, à 14 ans, on raconte très mal les choses, et on a tendance à un peu trop se mettre en avant, du genre « Ils me demandent tout le temps de sortir avec eux ». On utilise aussi ce que j'appelle des petits tics verbaux, comme « Ouais .. quoi ! ». Enfin bon, ce n'est pas très important tout ça au final, c'est juste que ça m'a fait repenser à mes priorités quand j'avais 14 ans moi aussi. Ne rêvez pas, comme tout le monde, tout était prétexte pour me faire remarquer, j'avais aussi la fâcheuse habitude d'exagérer les choses et de parler d'une manière que je considérais à l'époque comme ''très tendance''. C'est l'âge qui veut ça.

Quand j'avais 14 ans, ce qui me préoccupait, c'était Jonathan (mon amoureux de l'époque), le divorce de mes parents, les cours (« Ah bah ouais, le Brevet quoi! »), mon petit frère, et R. Je gêrais très mal mes émotions, plus mal que maintenant. Un rien me faisait sortir de mes gonds (J'aime bien cette expression), et je n'en faisais vraiment qu'à ma tête. Ma vie n'était pas aussi rose que je l'aurai souhaité, alors je le faisais payer à tout le monde. Une vraie ado accompagnée de son mal de vivre. Je pense honnêtement que ma situtation familiale n'a rien arrangé à ma situation hormonale. (Parce que, oui, l'adolescence, c'est hormonal.). Ca me fait sourire de repenser à tout ça. Je pensais que je changerai le monde, que mon existence consisterait à éliminer la pauvreté, et toute autre forme de misère, que j'avais rencontré l'homme de ma vie, qu'on vivrait pour toujours un amour éternel (« Ouais, le premier amour quoi ! »).. LOL, si je puis me permettre. A 22 ans, je n'ai toujours pas changé le monde, et je ne suis plus avec Jonathan, depuis longtemps maintenant. On est resté bons amis, ce n'est pas ça le problème. Mais c'est à cause de cette gamine là, elle m'a rappelé moi. Certes, n'importe quelle autre gamine, avec le même problème, et qui aurait appelé Fun Radio pour exposer ce fameux problème qui n'en est pas un, m'aurait fait penser à ma propre adolescence .. Le collège, les copines qu'on perd de vue, certains rêves qui s'envolent, d'autres qu'on adapte .. En y repensant, pour moi, mon adolescence c'est exclusivement le divorce de mes parents. D'accord, il y a eu tous les autres ''à côté'', mais ça a été une sorte d'élément déclencheur : ma vie a basculé. Elle avait déjà basculé depuis longtemps, mais je le voyais sous un angle différent, c'était plus ''réel''. C'est le jour où on est parti que j'ai compris que rien n'était normal, et que je pouvais enfin mettre des mots (maux?) sur tout ce que je ressentais, sur tout ce que j'étais. C'est troublant de vivre sa vie, pendant des années, sans pouvoir contrôler, à un seul instant, aucun événement. Être plus qu'un spectateur de sa vie, en être un fantôme, impuissant, ne souhaitant qu'une chose : fuir. Cependant, je ne pensais pas non plus qu'on pouvait fuir un Enfer, pour un autre Enfer. Pire que le premier. Un Enfer, où tu n'as toujours aucun pouvoir sur ta vie, mais dans lequel tu te rends compte que toute ta vie n'était qu'un mensonge, qu'une belle mascarade, pour cacher une horreur bien réelle. Une horreur dont aujourd'hui j'ai honte. Honte parce que, prisonnière de ma prison gouvernée par la peur, je n'ai rien fait. Je n'ai absolument rien fait, et je n'ai jamais rien dit.

- 2 Juin 2011.

Mardi 31 mai 2011 à 19:07

 Il n'y a aucune meilleure façon de commencer, alors, commençons. Mes pensées se bousculent à une vitesse indescriptible. Les mots se chevauchent, se bousculant dans ma tête. J'essaye tant bien que mal de les ordonner, espérant que tout sera cohérent. Ce matin, au lieu de réviser pour mon dernier écrit, je me suis surprise à repenser à mon premier jour de cours à la fac. Remember : Poitiers, Septembre 2007, amphithéâtre Côme&Damien. Pharmacie. Mon premier cours, je m'en souviens comme si c'était hier : Biologie Cellulaire, avec description du noyau, explication de l'import-export et des protéines mises en jeu. Et toute la semaine s'est enchaînée à une vitesse incroyable : Chimie, Génétique, Physiologie .. Et je restais là à écouter, prendre des notes, complètement fascinée. Tous ces étudiants, ces profs médecins et chercheurs, les cours magistraux. Toutes ces informations, toutes ces diapos. Les profs qui se battent avec leur micro-cravate pour que 300 étudiants entendent ce qu'ils ont à leur dire, à leur transmettre. Il faut le dire, c'était magistral ! [ .. ] Est-ce qu'on a cette sensation que lorsque l'on a 18 ans, ou est-ce que je me suis perdue en chemin ? Cette sensation que peu importe la difficulté des choses, il suffit de sourire pour se rendre compte que tout est possible..? Je me revois encore assise dans cet amphi' à me dire que peu importe la quantité de travail, peu importe la taille ridicule de mon existence dans cette ville, il y a un rêve au bout. Où sont passés mes rêves ? Où suis-je passée ? Je ne me reconnais plus depuis ce fameux mois de Septembre, comme si j'étais là, sans être là. Je me regarde vivre ma vie, sans la vivre pleinement. Mes rêves m'ont fui, une partie de moi-même aussi. Je pense que c'est ça la séquelle principale de la dépression : même une fois que la pente est remontée, il reste un vide très difficile à combler. Il ne suffit que d'une fois, tu baisses les bras ne serait-ce qu'une fraction de seconde, et tu te retrouves comme possédé par un mal-être intense, douloureux, qui te traîne jusqu'au bord du gouffre. Je ne sais pas à quel moment j'ai baissé les bras, ni à quel moment le poids de mon passé, de ma vie, m'a littéralement écrasé. Tout ce dont je me souvienne aujourd'hui, ce sont ces heures passées cloîtrée dans le noir, à pleurer, sans savoir pourquoi, sans pouvoir m'arrêter, et à me tordre de douleurs. Plus rien ne comptait. Plus personne ne comptait. 

- 31.05.2011.

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